«Est-il utile de rappeler que ce berliozien de carrière est aussi un mozartien de la première heure ? Les succès de ses débuts à l'orée des années 1960 : Don Giovanni au Royal Festival Hall à la place d'Otto Klemperer, souffrant, et La Flûte enchantée, à Glyndebourne, où il remplace Thomas Beecham.
Couleurs, phrasés, équilibre, l'écriture de Mozart se déploie avec une ronde équanimité qui n'empêche pas les élans dynamiques. Tout au plus eût-on souhaité une clarinette plus sensuelle dans les deux airs avec clarinette obligée - l'air de Sesto Parto, parto, ma tu ben mio à l'acte I et le rondo de Vitellia Non più di fiori à l'acte II - que Mozart composa en 1791, juste avant le Concerto pour clarinette en la majeur K 622, écrit pour son frère de loge et ami le virtuose Anton Stadler.
Jeune et fraîche, la distribution ne manque ni d'abattage et de talent : le Sextus sensible et tragique de Sarah Connolly, la ferveur sensuelle d'Anna Stephany en Annius. Face à la puissance vocale de l'impérieuse Carmen Giannattasio (Vitellia), la Servilia d'Amel Brahim-Djelloul paraît, comme toujours, la grâce incarnée. Quant au Titus de Gregory Kunde (arrivé la semaine précédente pour pallier la défection de John Mark Ainsley), il incarne avec justesse la noble et généreuse figure de l'empereur. Les choeurs, très nombreux dans cette partition d'opera seria, sont ici idéalement défendus par l'Estonian Philharmonic Chamber Choir.
Dommage que la mise en scène de l'Ecossais David McVicar, qui nous a accoutumés à un travail plus fouillé et personnel, soit ici du genre minimum syndical. Des décors monumentaux, un dressing en noir et blanc (ne seraient la pourpre impériale et la blancheur virginale), et surtout une direction d'acteurs d'un conventionnel éculé. Seule note impertinente, la garde rapprochée de l'empereur, un corps de ballet du genre Ninja hystériques, courant, virevoltant, montant et descendant des escaliers, beaux, musclés et sensuels, laissant deviner pourquoi l'empereur n'a pas plus que cela retenu Bérénice et met assez peu d'empressement à trouver une épouse pour partager sa couche et sa couronne.» Bem vistas as coisas, além do desejável equilíbrio clássico que a lírica mozarteana demanda - e que Colin Davis fez por impor, conseguindo-o -, o dedo do encenador (segundo a repórter) levanta a lebre, quanto à orientação sexual do imperador... Será tema de acesa polémica, também por estas bandas?!
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