
«(...) l'Opéra de Paris présentait, le 14 septembre, Mireille (1864), de Charles Gounod (1818-1893), dans une mise en scène de Nicolas Joel, le nouveau directeur de l'établissement, qui fleure bon les senteurs sépia de l'"opéra-à-papa".
On ne sache pas que Nicolas Joel, qui a succédé au turbulent Gerard Mortier, soit un génie visionnaire de la mise en scène lyrique, mais on n'imaginait pas que ce professionnel reconnu puisse présenter un travail aussi dénué de sens dramatique et de direction d'acteurs. Il suit à la lettre le livret adapté de Mirèio (1859), le poème épique en occitan de Frédéric Mistral, qui narre le destin tragique d'une jeune Provençale de bonne famille rurale, amoureuse non d'Ourrias, auquel son père l'a promise, mais de Vincent, le fils d'un simple fermier. Tout se passe, ainsi que prescrit, en Provence, entre le désert de la Crau, le val d'Enfer et les Saintes-Maries-de-la-Mer.
Mais fallait-il pour autant ce décor (signé Ezio Frigerio) au réalisme ringard et maladroit, ces danses grotesques, ces fleurs artificielles qui garnissent les arceaux d'une carriole et un Rhône sous la lune digne d'une carte postale en relief ? Cette dernière scène a même fait ricaner certains et déclenché les premières huées.
On s'est pincé en voyant les chanteurs revenir aux bonnes vieilles postures d'antan : main sur le coeur, bras au ciel, genou à terre. Un vétéran tel qu'Alain Vernhes (qui joue le père de Mireille) ou un talent aussi naturel que l'excellent Franck Ferrari (Ourrias) se débrouillent seuls, pour ainsi dire.
Mais ce n'était pas le cas d'Inva Mula, appréciée de longue date par Nicolas Joel. La soprano albanaise joue et chante Mireille dans un registre suranné et totalement artificiel qui la fait prendre, avec sa natte blonde, alternativement pour Heidi et pour une gamine de la série télévisée "La Petite Maison dans la prairie". Ses minauderies ravissent à Gounod la simplicité géniale de son invention (l'air Heureux petit berger en devenait ridicule) et ruinent les grandes scènes de la fin de l'ouvrage. La soprano n'est pas indigne dans ce lourd rôle, mais savonne les vocalises, ne nourrit jamais ses aigus pianissimos (émis en voix de tête), et a une diction généralement incompréhensible.
En revanche, on découvrait la voix, un peu fermée et de calibre modeste, mais chaude et si émouvante, de Charles Castronovo (Vincent). Le jeune ténor américain est un fin musicien, et prononce un français quasiment parfait. Très marquante Taven, de Sylvie Brunet, qu'on a plaisir à réentendre sur la scène de l'Opéra de Paris, et intervention idéale de Sébastien Droy, dans l'air du pâtre, peut-être le plus touchant de Mireille.
Avec une Mireille de chair et de sang, la partie musicale de la soirée aurait pu être parfaite, car Marc Minkowski l'a dirigée avec soin, amour et gourmandise. Le chef, venu du milieu de la musique baroque, sait entendre et révéler les archaïsmes et le classicisme de la partition, mais aussi faire sonner merveilleusement une "musette" délicate ou, au début de l'acte V, un carillon comme entonné par une banda bruyante. On ne l'a pas toujours épargné en ces colonnes, mais, ce 14 septembre, il ne méritait pas les quelques huées qui lui ont aussi été adressées.»
A Opéra National de Paris abriu a temporada lírica 2009 / 2010 a 14 de Setembro, com uma obra raramente interpretada, Mireille, de Gounod.
É certo e sabido que Gounod não me fascina. Aliás, por regra – apesar da minha costela francófona –, a opera francesa não me preenche. Ainda assim, arrisco duvidar da critica que acima transcrevi do Le Monde.
O estilo de Renaud Machart, poeirento, repetitivo, snob e decadente – sempre apoiado no desprezo e desdém – fez escola em Portugal, sendo Jorge Calado o seu mais proeminente representante.
Se mandarmos o crítico bardamerda e apanharmos o avião para Paris, hoje ainda (data da segunda récita), ficaremos muito mais felizes e poderemos avaliar com os nossos próprios olhos – de vis terrenos e por demais incultos, é certo... – a qualidade desta Mireille!