«Aujourd'hui, il aborde à Bastille le rôle de Wozzeck d'Alban Berg, un des plus beaux et éprouvants du répertoire de baryton: un défi pour une voix relativement légère comme la sienne. «Il n'est pas si difficile à chanter: il est plus court que Don Giovanni, par exemple, qui est constamment sur le registre de la violence.» Ce qui n'empêche ni la fatigue ni l'anxiété : la veille de la première, c'est un artiste inquiet que l'on a rencontré, persuadé qu'il serait moins tendu dès la deuxième représentation. «J'ai beaucoup étudié, mais maintenant, il s'agit de se jeter à l'eau. L'alternative : nager ou se noyer.»
Ce qui l'attire dans la figure de Wozzeck, victime symbolique de toutes les formes d'aliénation sociale et mentale que la communauté des hommes est capable d'inventer, c'est la question: «Qu'est-ce qu'être normal? Après combien de temps de harcèlement et d'humiliation une personne craque-t-elle ? Et quand elle le fait, est-elle violente envers elle-même ou envers les autres?» Keenlyside se souvient qu'à 17 ans, pour gagner de l'argent de poche, il fit le ménage dans un hôpital psychiatrique où des prostituées enfermées depuis quarante ans étaient devenues folles.
Au début de l'opéra de Berg, ona l'impression que les fous sont les persécuteurs, mais Wozzeck finit par être malade lui aussi. Pour réaliser ce travail, dramatique autant que musical, Keenlyside a profité de l'expérience théâtrale du metteur en scènen Christoph Marthaler: «Son intelligence est fascinante. Il suit sa ligne mais fait confiance au chanteur: il s'amuse de voir ce que l'interprète est capable d'inventer, et sait instantanément ce qu'il va éliminer ou conserver dans les propositions que je fais.»
Simon Keenlyside ne se sent pas dépaysé par cet univers d'aliénation: une grande partie de son activité est consacrée aux récitals de lieder, or les poèmes mis en musique par les musiciens romantiques nous font toucher du doigt l'entre-deux qui sépare le normal de l'étrange. «Schumann, Wolf, Hölderlin, Mörike: compositeurs et poètes sont si nombreux à être devenus fous. Ils pouvaient dire la vérité mais étaient incapables de la vivre. Ils ont refusé l'idée que la vie est un compromis. Comme l'art.»»
(Alban Berg)
Sem grande surpresa, Simon Keenlyside incarna a personagem Wozzeck (na Bastilha), que a complexidade e génio de Berg criaram. Que a interpretação seja uma referência, também não me surpreende!
O início da notícia que cito não prima pela veracidade - nomeadamente a tirada referente à discrição do baritono britânico, que amiúde "sacode" a imprensa que dele se aproxima. Mas, enfim, o fait-divers é coisa para outros espaços, que não este!
(Simon Keenlyside)
Ce qui l'attire dans la figure de Wozzeck, victime symbolique de toutes les formes d'aliénation sociale et mentale que la communauté des hommes est capable d'inventer, c'est la question: «Qu'est-ce qu'être normal? Après combien de temps de harcèlement et d'humiliation une personne craque-t-elle ? Et quand elle le fait, est-elle violente envers elle-même ou envers les autres?» Keenlyside se souvient qu'à 17 ans, pour gagner de l'argent de poche, il fit le ménage dans un hôpital psychiatrique où des prostituées enfermées depuis quarante ans étaient devenues folles.
Au début de l'opéra de Berg, ona l'impression que les fous sont les persécuteurs, mais Wozzeck finit par être malade lui aussi. Pour réaliser ce travail, dramatique autant que musical, Keenlyside a profité de l'expérience théâtrale du metteur en scènen Christoph Marthaler: «Son intelligence est fascinante. Il suit sa ligne mais fait confiance au chanteur: il s'amuse de voir ce que l'interprète est capable d'inventer, et sait instantanément ce qu'il va éliminer ou conserver dans les propositions que je fais.»
Simon Keenlyside ne se sent pas dépaysé par cet univers d'aliénation: une grande partie de son activité est consacrée aux récitals de lieder, or les poèmes mis en musique par les musiciens romantiques nous font toucher du doigt l'entre-deux qui sépare le normal de l'étrange. «Schumann, Wolf, Hölderlin, Mörike: compositeurs et poètes sont si nombreux à être devenus fous. Ils pouvaient dire la vérité mais étaient incapables de la vivre. Ils ont refusé l'idée que la vie est un compromis. Comme l'art.»»
(Alban Berg)
Sem grande surpresa, Simon Keenlyside incarna a personagem Wozzeck (na Bastilha), que a complexidade e génio de Berg criaram. Que a interpretação seja uma referência, também não me surpreende!
O início da notícia que cito não prima pela veracidade - nomeadamente a tirada referente à discrição do baritono britânico, que amiúde "sacode" a imprensa que dele se aproxima. Mas, enfim, o fait-divers é coisa para outros espaços, que não este!
(Simon Keenlyside)
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