Tarde e a más horas (!), eis a minha homenagem ao imenso intérprete, por ocasião dos 70 (?) anos de vida. Considerei-o uma banal estrela, até ao dia em que me conquistou - aos 60 anos! -, como protagonista de Parsifal. Incarnou um herói plenamente juvenil e ingénuo, que não mais esquecerei...
A sua hipomania nutre e justifica o carácter meteórico e frenético de uma carreira singularíssima. O imenso talento fazem dele um artista pleno como poucos - a Callas estará no topo desta lista!
Imagino, fiel e paciente leitor, que aos 100 anos nos vai surpreender com uma incursão straussiana: As Quatro Últimas Canções, para tenor???
«If I rest, I rust." Telle est la formule fétiche de Placido Domingo. En français, sans assonance et jeu de mots originels : "Si je me repose, je rouille." Rouillé, à 70 ans, le grand ténor espagnol ? Pas le moins du monde. Il a pourtant derrière lui plus de cinquante ans de carrière - il a commencé à chanter, adolescent, dans la compagnie de zarzuela de ses parents, émigrés au Mexique. Il a incarné quelque 130 rôles, d'Haendel à Wagner. Et chaque saison, ou presque, il est sur scène pour une création ou il enregistre un ouvrage rare. Récemment, Domingo s'est même offert le luxe d'aborder à la scène un emploi de baryton, le rôle-titre de Simon Boccanegra, de Verdi. Non parce que sa voix ne lui permettait plus de soutenir la tessiture de ténor (il a certes renoncé aux rôles les plus aigus, mais il est toujours un vrai ténor), mais parce que, dramatiquement,Boccanegra l'attirait.
Son emploi du temps fait fi des décalages horaires et est facilité par l'usage de jets privés, disponibles à tout moment sur chaque continent. Comme le ténor a une heureuse disposition au sommeil dans les avions, il récupère ainsi. On l'a vu un jour, à Madrid, débarquer frais et dispos d'un jet venu de Tokyo, donner une conférence de presse à midi, répéter le soir et chanter le lendemain. Après la représentation, il est allé souper puis s'est rendu à une séance d'enregistrement d'airs de zarzuela. Ce n'était pas lui qui chantait, mais son ami le ténor Rolando Villazon. Car Domingo est aussi chef d'orchestre (technique discutable mais musicalité contagieuse).
On l'a vu, une autre fois, au Metropolitan Opera de New York, chanter l'après-midi dans Fedora, d'Umberto Giordano, et diriger, le soir, Carmen, de Bizet. Entre les deux, Domingo avait sûrement réglé quelques affaires liées aux deux maisons d'opéra américaines dont il était directeur artistique, à Washington (il vient de renoncer à ce poste) et à Los Angeles. Peut-être s'était-il aussi enquis des nouvelles du concours de chant Operalia, qu'il a fondé en 1993, ou, tout simplement, avait-il pris le temps d'appeler un ami en difficulté. Car Domingo conserve, en dépit de ce rythme effarant et de son statut de vedette, du temps, de la disponibilité et de la gentillesse.
S'il fait ses débuts en 1959 à Mexico dans Rigoletto, de Verdi, il devient une vedette internationale dix ans plus tard. Le chanteur a non seulement une voix d'or, dense et brillante, dotée d'harmoniques graves et d'une musicalité exceptionnelle, mais il est aussi excellent comédien. Il aime la vie, perd bientôt la ligne mais reste sexy et ne perd jamais cette rare présence animale.
Bientôt, l'industrie discographique lui fait graver des palanquées d'enregistrements, pour RCA, Deutsche Grammophon (DGG) ou EMI. Toute sa vie, Domingo servira grand répertoire et raretés (des oeuvres avec piano ou orgue de Puccini jusqu'aux opéras oubliés d'Isaac Albeniz !), défendra la zarzuela, ce genre léger purement hispanique trop méprisé à son goût, ou les mélodies du Cubain Ernesto Lecuona. Il y aura les concerts et les disques des Trois Ténors (avec Luciano Pavarotti etJosé Carerras), concours de gonflette vocale fortement rémunératrice, devant des stades bondés, des duos avec Mireille Mathieu ou Liza Minnelli, des chansonnettes improbables de son fils sur des textes du pape Jean Paul II... Vraiment de tout, et parfois n'importe quoi.
Pourtant, le prestige de Domingo n'a jamais failli, sa voix n'a jamais cédé. S'il concède que son exemple n'est pas à suivre, cela n'a pas empêché certains, comme Rolando Villazon, de payer très cher, après quelques années de carrière seulement, la périlleuse imprudence à vouloir l'imiter.
Les 70 ans du ténor - fêtés le 21 janvier - donnent lieu à plusieurs parutions discographiques de la part de ses trois labels principaux. DGG et EMI ont choisi l'option d'albums de compilations dont le plus grand intérêt est probablement le riche cahier de photographies qui les illustre et, dans le cas d'EMI, le recensement des prises de rôle au fil de la riche carrière du ténor.
Seul le coffret Sony propose le retour de récitals intégraux, réédités avec les pochettes d'origine. Beaucoup de ces titres étaient disponibles en intégralité ou en extraits dans des anthologies, mais il faut souligner la première parution sur disque laser d'un programme magnifique de duos avec Renata Scotto. A quoi s'ajoutent un nouvel enregistrement en studio de Fedora (DGG) et de nombreux DVD. Parmi les derniers parus, il ne faut pas manquer sa prise de rôle de Bajazet, exceptionnelle, dans Tamerlano, d'Haendel (Opus Arte), ou son phénoménal Simon Boccanegrade Covent Garden (EMI).
Les Français auront rendez-vous avec Domingo au Théâtre du Châtelet, à Paris, pour la création d'Il Postino, de Daniel Catan (du 20 au 30 juin), d'après Le Facteur(1994) le film de Michael Radford. Domingo, né en 1941, devrait être, comme à son habitude - il déteste annuler - fidèle au poste et pas le moins du monde rouillé.»
1 comentário:
O Domingo vai ser como o Manoel de Oliveira. Vai chegar a uma altura em que já nao pode morrer e vai continuar sempre a trabalhar!
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