(Patricia Petibon, como Lulu, da ópera homónima - Alban Berg -, Grand Théâtre de Genève)
Lulu (Alban Berg), uma das mais ousadas peças líricas de inícios do século passado, em nova produção (Olivier Py), em Genéve, revela uma protagonista madura e teatralmente dotada.
Patricia Petibon iniciou a sua carreira lírica como soprano ligeiro, enveredando, doravante, por interpretações afectadas e de gosto duvidoso. Nos recitais, sobretudo, animou as suas incarnações, recorrendo a uma mímica patética, histriónica e infeliz.
Contudo, segundo reza esta notícia, Petibon alcançou a maturidade, notabilizando-se como – provavelmente -, a Lulu da sua geração. Sucederá, pois, a Schäffer, no trono...
Evidentemente, o mérito da sua personagem conta com o sábio dedo do magnífico Olivier Py, que tão brilhantemente recriou Tristan und Isolde, em Geneve, igualmente.
«Lulu est debout, dans la solitude, le sang coulant de sa gorge tranchée, sous son imperméable. Elle a rencontré sous le manteau du Père Noël, qui est vraiment une ordure, Jack l'Eventreur. Il vient de lui faire sa fête, ainsi qu'à la comtesse Geschwitz, cette "pauvre bête" amoureuse de Lulu. "Ces gens-là n'ont même pas de serviettes", grommelle-t-il en essuyant son couteau avant de s'en aller.
Alors Lulu apparaît face à celle qui l'aime et en meurt, et pour nous aussi, les bons larrons qui communions dans cette Passion-Epiphanie des bas-fonds. Elle est nue, les bras en croix, transfiguration christique sur fond de neige.
Dernière et sublime image de la Lulu d'Alban Berg (1881-1935), mise en scène par Olivier Py à l'Opéra de Genève, où le Français signe sa sixième production lyrique.
Une fin, et un apaisement, enfin, après le déchaînement de couleurs criardes, de scènes crues et d'objets violents, mort et sexe, sexe et mort, enseigne clignotant dans le manège sans cesse recommencé de la séduction mortifère de Lulu. Lulu est une femme-enfant, une femme fatale, une femme-monstre que le livret tiré des deux drames de Frank Wedekind (La Boîte de Pandore et L'Esprit de la terre) a cernée d'hommes à abattre.
Olivier Py a déjà travaillé avec la soprano Patricia Petibon (Lulu), qui était son Olympia dans Les Contes d'Hoffmann, d'Offenbach, montés, à Genève déjà, lors de la saison 2001-2002. Le metteur en scène sait le potentiel fou de la jeune artiste, qui a parfois péché par son ardente jeunesse - on se souvient de récitals avec moult poses et mimiques. Mais elle réalise ici une performance remarquable, de femme et de cantatrice. Au point que sa Lulu impose une perversité détachée et une libido prédatrice, comme à son corps défendant.
Scéniquement, le décor mobile de Pierre-André Weitz mime dans un mouvement inexorable, de jardin à cour, l'ascension de Lulu, puis repart en sens inverse au troisième acte, celui de la déchéance, jusqu'à disparaître. Les lumières sont primaires, les personnages ressemblent à ceux d'Otto Dix, dans leurs costumes flamboyants ou leurs peaux d'animaux, et évoquent le cirque des passions humaines.
Vocalement répartis en vingt-cinq rôles, les seize chanteurs sont remarquables, avec une mention pour le Dr Schön/Jack l'Eventreur de Pavlo Hunka, le peintre/le nègre de Bruce Rankin, l'Alwa de Gerhard Siegel, le Schigolch d'Hartmut Welker et le dompteur/l'athlète de Jonathan Veira.
Dans la fosse, l'Orchestre de la Suisse romande rutile sous la baguette experte du chef allemand Marc Albrecht, qui fait ici des débuts remarqués à l'Opéra de Genève, recueillant un succès mérité dans une Lulu donnée ici dans sa version achevée par Friedrich Cerha en 1979.
Un seul regret, la publicité polémique faite autour de cette Lulu d'Olivier Py, "déconseillée aux moins de 16 ans". En 2005, dans Tannhäuser, de Wagner, c'était le sexe en érection du hardeur HPG dans la "bacchanale au Venusberg". Cette fois, c'est la projection d'une vidéo porno (une sodomie savamment floutée) au moment où Lulu, ruinée, en est réduite à se prostituer. Record d'affluence, dit-on, dans la cité calviniste. Tant mieux pour Berg !»
Alors Lulu apparaît face à celle qui l'aime et en meurt, et pour nous aussi, les bons larrons qui communions dans cette Passion-Epiphanie des bas-fonds. Elle est nue, les bras en croix, transfiguration christique sur fond de neige.
Dernière et sublime image de la Lulu d'Alban Berg (1881-1935), mise en scène par Olivier Py à l'Opéra de Genève, où le Français signe sa sixième production lyrique.
Une fin, et un apaisement, enfin, après le déchaînement de couleurs criardes, de scènes crues et d'objets violents, mort et sexe, sexe et mort, enseigne clignotant dans le manège sans cesse recommencé de la séduction mortifère de Lulu. Lulu est une femme-enfant, une femme fatale, une femme-monstre que le livret tiré des deux drames de Frank Wedekind (La Boîte de Pandore et L'Esprit de la terre) a cernée d'hommes à abattre.
Olivier Py a déjà travaillé avec la soprano Patricia Petibon (Lulu), qui était son Olympia dans Les Contes d'Hoffmann, d'Offenbach, montés, à Genève déjà, lors de la saison 2001-2002. Le metteur en scène sait le potentiel fou de la jeune artiste, qui a parfois péché par son ardente jeunesse - on se souvient de récitals avec moult poses et mimiques. Mais elle réalise ici une performance remarquable, de femme et de cantatrice. Au point que sa Lulu impose une perversité détachée et une libido prédatrice, comme à son corps défendant.
Scéniquement, le décor mobile de Pierre-André Weitz mime dans un mouvement inexorable, de jardin à cour, l'ascension de Lulu, puis repart en sens inverse au troisième acte, celui de la déchéance, jusqu'à disparaître. Les lumières sont primaires, les personnages ressemblent à ceux d'Otto Dix, dans leurs costumes flamboyants ou leurs peaux d'animaux, et évoquent le cirque des passions humaines.
Vocalement répartis en vingt-cinq rôles, les seize chanteurs sont remarquables, avec une mention pour le Dr Schön/Jack l'Eventreur de Pavlo Hunka, le peintre/le nègre de Bruce Rankin, l'Alwa de Gerhard Siegel, le Schigolch d'Hartmut Welker et le dompteur/l'athlète de Jonathan Veira.
Dans la fosse, l'Orchestre de la Suisse romande rutile sous la baguette experte du chef allemand Marc Albrecht, qui fait ici des débuts remarqués à l'Opéra de Genève, recueillant un succès mérité dans une Lulu donnée ici dans sa version achevée par Friedrich Cerha en 1979.
Un seul regret, la publicité polémique faite autour de cette Lulu d'Olivier Py, "déconseillée aux moins de 16 ans". En 2005, dans Tannhäuser, de Wagner, c'était le sexe en érection du hardeur HPG dans la "bacchanale au Venusberg". Cette fois, c'est la projection d'une vidéo porno (une sodomie savamment floutée) au moment où Lulu, ruinée, en est réduite à se prostituer. Record d'affluence, dit-on, dans la cité calviniste. Tant mieux pour Berg !»
Gostei. São boas noticias para quem aguarda a resposta do Salzburger Festspiele ao pedido de bilhetes para LULU, interpretada por Patricia Petibon e dirigida por Marc Albrecht. Com Michael Volle em Dr Schön e Michael Schade em Alwa. A duvida está na regie de Vera Nemirova , mas confio em Jürgen Flimm que tem enorme admiração por Alban Berg.
ResponderEliminar"Patricia Petibon iniciou a sua carreira lírica como soprano ligeiro, enveredando, doravante, por interpretações afectadas e de gosto duvidoso. Nos recitais, sobretudo, animou as suas incarnações, recorrendo a uma mímica patética, histriónica e infeliz."
ResponderEliminarNem a propósito, caro João. Num comentário a um texto anterior, chamei a atenção para o aspecto que menciona.