domingo, 6 de março de 2011

Un Siegfried plutôt musical...


(Siegfried - Opéra Nationale de Paris, encenação de Günther Krämer, Março de 2011)

O Siegfried de Paris – d’après Günther Krämer – reacende a velha querela entre encenação e música. No tempo da outra senhora – vide Richard Strauss, em Capriccio, nomeadamente -, a questão centrava-se na primazia da música sobre a palavra (ou vice versa).

Presentemente, a controvérsia é outra, fruto de um novo paradigma. A verdade é que, nos nossos dias, o chamariz de muitas produções radica, justamente, na concepção cénica. Estupidamente – ou não! -, os intérpretes foram considerados secundários. O Anel d’après Lepage reitera esta tese, não?

Seja como for, pour une fois, a crítica francesa, unanimemente, considera o actual Siegfried um prodígio musical. O mesmo não se pode dizer da encenação de Güntker Krämer... Até o s(on of)nob(ody) Renaud Machart enaltece as qualidades musicais da produção – não sem antes vomitar um chorrilho de considerações possidónias, como é seu timbre!

«Le troisième volet du Ring déçoit, malgré le triomphe de l'orchestre.

Est-ce parce que l'on y allait à reculons, tellement déçu par les deux volets précédents? Toujours est-il qu'on a été plutôt agréablement surpris par le premier acte du Siegfried mis en scène par Günter Krämer à l'Opéra Bastille: l'esthétique en est toujours aussi fruste, mais voici au moins du théâtre, lisible, spirituel, impertinent, avec ce Mime travelo (après tout, n'est-il pas pour Siegfried à la fois le père et la mère?) et ce ton de comédie qui sied bien à cet épisode qui occupe dans la tétralogie la fonction du scherzo dans une symphonie.

Transparence et élégance

Mais très vite les travers du metteur en scène allemand resurgissent jusqu'à plomber la soirée: tendance au didactisme pesant, désintérêt pour la psychologie, hésitation entre illustration et second degré, politique et bande dessinée. Volée de bois vert du public pour ce théâtre aux semelles de plomb.

Tout le contraire de la direction aux pieds ailés de Philippe Jordan. On retrouve ici la transparence et l'élégance qui nous avaient frappé dans un Or du Rhin et une Walkyrie où on l'avait cependant trouvé beaucoup trop retenu. Il se libère davantage dans Siegfried, sachant épouser le texte avec une clarté et une fluidité favorisant la conversation en musique. Du grand art, tout comme le jeu incroyablement raffiné de l'Orchestre de l'Opéra, aux bois transparents et aux cordes scintillantes, sans parler de la classe du solo de cor de Vladimir Dubois. Quand le grand souffle sera moins timide, on tiendra un grand chef wagnérien.

Choisies avec soin, les voix ne sont pas toutes adaptées à l'acoustique inconfortable de la Bastille : le Wotan bien chantant de Juha Uusitalo manque d'ampleur, défaut de puissance que Torsten Kerl, pour son premier Siegfried, compense par un souci louable de legato. Bien connus et toujours admirables, la Brünnhilde jeune et vibrante de Katarina Dalayman, le Fafner abyssal de Stephen Milling et le Mime supérieurement intelligent de Wolfgang Ablinger-Sperrhacke. Tous se distinguent par l'intelligibilité de la diction allemande comme par la qualité du phrasé.»


«Ce n'est pourtant pas le pire de ce qu'on voit dans ce troisième volet de la "Tétralogie" (un prologue et trois "journées"), de Wagner, en cours d'intégrale à l'Opéra Bastille. On avait coulé sec pendant L'Or du Rhin, cru avoir atteint le fond avec La Walkyrie. Mais on patauge dans la vase avec Siegfried. Mime est une folle furieuse habillée façon Deschiens, qui cultive de la marijuana dans sa cuisine ; Fafner un chef de gang narcotrafiquant sud-américain (on a échappé de peu à Brünnhilde en Ingrid Betancourt) ; Siegfried un bonhomme Michelin ; L'Oiseau, une randonneuse en treillis qui s'exprime en langage des signes ; Erda, en robe de grand deuil, un rat de bibliothèque au design façon Jean Nouvel. Etc. Une vraie fatralogie.

"Les yeux fermés"

Comme l'écrivait si justement Romain Rolland en 1908, dans un extrait cité par le programme de salle : "On pourrait dire (...) que la meilleure façon de suivre une représentation de Wagner, c'est de l'écouter, les yeux fermés. Si complète est la musique, si puissante est sa prise sur l'imagination, qu'elle ne laisse rien à désirer ; et ce qu'elle suggère à l'esprit est infiniment plus riche que tout ce que les yeux peuvent voir." Ce soir, l'écrivain avait plus que jamais raison.

On a aimé l'essentiel de la distribution en dépit d'une Brünnhilde (Katarina Dalayman) ordinaire et d'un Mime (Wolfgang Ablinger-Sperrhacke) plus ridicule que grotesque. Il manque au pâle Wotan de Juha Uusitalo le "creux" harmonique (quelles résonances !) de Stephen Milling, fantastique Fafner. Torsten Kerl (Siegfried) tient ce rôle exigeant en dépit d'une voix un peu étroite et fermée dans l'aigu. Mais il est bon musicien et son deuxième acte était exceptionnel.

Les vrais héros de la soirée étaient l'Orchestre de l'Opéra de Paris et son directeur musical, le jeune chef suisse Philippe Jordan. Il dirige, apparemment de mémoire, en contact visuel intense avec ses musiciens dont la tenue, la concentration, exceptionnelles, témoignent du respect et de l'amour qu'ils portent à leur patron. Si, comme le dit Romain Rolland, Siegfried est une "symphonie épique", Jordan la conduit avec une intelligence et une maîtrise extraordinaires, mais qui ne sont pas particulièrement "épiques". Certains dénoncent même une façon un peu sèche et analytique de jouer Wagner. Pour notre part, ce Siegfried aura été, orchestralement, d'un raffinement idéal, d'un équilibre miraculeux. Et, pour tout dire, l'une des plus belles soirées wagnériennes qu'on ait connues.»

3 comentários:

  1. (...) la meilleure façon de suivre une représentation de Wagner, c'est de l'écouter, les yeux fermés. Si complète est la musique, si puissante est sa prise sur l'imagination, qu'elle ne laisse rien à désirer ; et ce qu'elle suggère à l'esprit est infiniment plus riche que tout ce que les yeux peuvent voir.
    Nem mais.

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  2. Paulo,

    Estive mesmo vai-não-vai para sublinhar essa mesma tirada, magistral!

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  3. É que por muito que os senhores doutores da encenação se esforcem em mostrar grandes novidades, o supra-sumo da inovação, aquilo que ainda nunca ninguém viu, o que fica é a música. Pode ser que os directores artísticos dos teatros pensem nisso um dia destes e deixem de se preocupar tanto com os efeitos visuais pour épater le bourgeois. Eu bem me farto de bater na tecla, mas ninguém me ouve.

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