«Samedi soir, aux Chorégies d'Orange, le célèbre ténor s'apprête à chanter deux rôles successivement. Une performance rare à laquelle Pavarotti avait renoncé. C'est un nouveau défi qui attend Roberto Alagna samedi soir à Orange : chanter le même soir Canio dans Paillasse et Turiddu dans Cavalleria Rusticana, deux des rôles de ténor les plus exigeants du répertoire. Ces deux opéras en un acte, respectivement de Ruggero Leoncavallo et Pietro Mascagni, sont souvent couplés. Mais ce qui est possible au disque reste une performance en direct, que peu de ténors tentent de réaliser : il n'est donc pas rare de voir deux chanteurs différents incarner successivement le comédien ambulant dévoré par la jalousie au point de ne plus reconnaître fiction et réalité, et le macho sicilien qui se bat au couteau contre un rival. Le lunaire et le solaire, l'élégiaque et le lyrique, deux facettes du ténor italien, bien représentatives de ce courant du «vérisme», qui, à la suite de Puccini, entreprit de représenter sur scène des situations de la vie quotidienne. Del Monaco, di Stefano ou Domingo n'hésitèrent pas à chanter le doublé le même soir, Carreras ou Pavarotti s'en gardèrent bien. Dans Le Figaro, vendredi, le chef d'orchestre Georges Prêtre, qui dirige les représentations d'Orange samedi soir et mardi, nous disait la confiance qu'il place en Alagna : «Il a les épaules pour assumer le même soir ces deux rôles de ténor très différents, car en plus de sa gentillesse et de son immense talent, c'est une bête de théâtre.»
Depuis ses débuts dans des rôles de ténor lyrique léger comme Nemorino dans L'Élixir d'amour, de Donizetti, il est vrai que Roberto Alagna a su accompagner l'évolution de sa voix vers plus de puissance dramatique. On a pu s'en inquiéter : n'allait-il pas alourdir et endommager sa voix ? Beaucoup laissèrent des plumes en jouant à la grenouille qui se veut plus grosse que le bœuf. De fait, notre ténor traversa une crise vocale au tout début des années 2000, mais il a jusqu'ici donné tort aux Cassandre en faisant des choix finalement raisonnables.
Pour avoir beaucoup écouté les grands ténors d'autrefois, il a parfaitement analysé leur technique et connaît l'importance d'un chant discipliné et adapté aux moyens physiques de l'artiste. Certains ne l'ont pas épargné lorsqu'il a renoncé à chanter pour la première fois le rôle-titre d'André Chénier, de Giordano, à Monte-Carlo : mais les mêmes l'auraient assassiné s'il s'y était cassé les dents. En fait, il eut l'intelligence de remettre à plus tard cette prise de rôle qui ne correspondait pas à ses capacités du moment. Il fit de même avec l'Otello de Verdi, le rôle des rôles, qui le tente comme il a obsédé tous ses prédécesseurs : il le chantera, c'est probable, mais pas pour l'instant.
Quant à Orange, dont on pourrait craindre l'espace immense pour une voix qui n'est pas démesurée, c'est en fait un écrin qui met en valeur les voix bien projetées : lorsqu'il y chanta Faust, ou Don José dans Carmen, Alagna eut l'intelligence de ne pas forcer la sienne, et de chanter, comme il est habitué à le faire, sur le souffle et le phrasé, et non sur la puissance. Des principes qu'il a tout intérêt à appliquer ce soir.»
Sim Senhor! É de homem! E Alagna é um grande homem da lírica, mise à part a sua apetência circense e mundana. De facto, na mesma soirée, abordar dois papéis tão distintos, não é para qualquer um. No caso, Alagna interpreta, em Orange, Turiddu (Cavaleria Rusticana) e Canio (I Pagliacci). Nenhum me fascina em particular. Menos ainda me fascinam as óperas em questão, porventura dois dos expoentes do verismo italiano. Enfim...
O que me irrita é a afirmação peremptório do jornalista, que deverá perceber tanto da poda, como eu de gelados: aprecio-os, desconhecendo por completo a sua ciência! De facto, descrever os dois papéis citados como dois dos mais exigentes do repertório é - no mínimo - próprio de uma ignorância lamentável!
Valha-nos Deus!
E dizer que as duas óperas são em um acto, o que só é verdade para a Cavellaria, e que são muitas vezes cortadas ! Rico crítico !
ResponderEliminarValha-nos Deus MESMO.
ResponderEliminarNem vou falar do que acho de Alagna...
P.S. João, aquele traço sem nada à frente a seguir ao ano de nascimento do grande Bryn Terfel parece-me agoirento. Não quer tirá-lo? Queremos o senhor vivo por muitos e bons anos! :)
ResponderEliminarComo franco admirador das duas óperas considero os principais papeis masculinos (Turiddu e Canio) exigentes para qualquer intérprete. Contudo, não só as ópera são de curta duração como os mesmos não se encontram sempre em cena. Além disso, não se tratam de nenhum Tristão, Otello ou Hoffmann. Mesmo assim, encerram uma certa dose de exigência própria do tipo vocal a que obrigam.
ResponderEliminarCaro Hugo,
ResponderEliminarTirou-me as palavras da boca.